Par C.A. Sharp, traduit par Corine Graham
Double Helix Netework News, été 2000
Nous avons rencontré l’ennemi et il est nous. -Pogo
Dans un an et demi suivant l’obtention de mon premier Aussie pour repro et expo, j’ai claqué contre la réalité de la maladie génétique canine. Je me souviens du moment dans la clinique vétérinaire à regarder la première série de radiographies des hanches que je n’avais jamais vu pendant qu’il m’expliquait que Patte était dysplasique. Il avait souligné les caractéristiques qui ont démontré le problème, puis m’avait demandé si je voulais toujours les envoyer à l’OFA. Patte avait reçu un résultat préliminaire de « Bon » à un an. Je les ai envoyés en espérant que le vétérinaire avait tort. Il ne l’avait pas.
J’ai eu Patte quand ses premiers maîtres lui ont rendu à l’éleveur parce que le père avait perdu son emploi. L’éleveur pensait que le chiot de 8 mois avait du potentiel et, sachant que je voulais un Aussie pour sortir en expo, l’a placé avec moi sous condition qu’elle aurait une portée chez l’éleveur avant que je reçois ses papiers.
Elle avait trouvé un étalon et avait fait la radio préliminaire OFA. J’ai aidé avec le transport chez l’étalon éloigné et j’ai pris soin de Patte et la portée, donc l’éleveur m’a permis de garder un des chiots, augmentant mon futur élevage de deux femelles de qualité repro. En prévision d’avoir une portée moi-même, j’ai réservé un étalon respecté pour Patte. Puis le marteau d’OFA a tombé.
J’ai appelé l’éleveur, qui était aussi mon mentor. Elle était très désolée que Patte avait échouée l’examen OFA et était d’accord avec moi que faire de la reproduction avec elle était hors de question. Lorsque j’ai exprimé mon désarroi d’avoir besoin d’appeler le propriétaire de l’étalon pour dire pourquoi je ne pouvais pas amener Patte pour son mâle, le ton de l’éleveur a changé.
« Vous ne pouvez parler à personne de ce sujet. Ça va ruiner votre réputation et personne n’aura rien à voir avec vous. La mienne sera ruinée également. » Elle a continué à me dire que cela pourrait ruiner la portée de Patte, le père de la portée et même le chien que j’avais réservé pour elle. Elle a dit très clairement que personne ne devrait jamais savoir le problème que Patte avait. Je savais si peu, et j’ai pensé qu’elle connaissait énormément. J’ai fait confiance à ses conseils, mais ses conseils m’ont laissé apathique.
J’ai appelé le propriétaire de l’étalon et j’ai donné une piètre excuse pour annuler la saillie. Je ne me souviens pas de ce que j’ai dit, mais je sais que c’était un mensonge. J’ai ressenti que le propriétaire de l’étalon savait que je n’avais pas été honnête avec elle. Je me sentais sale.
Cela m’est arrivé il y a de nombreuses années, mais la maladie génétique continue d’inspirer un éventail de comportement humain négatif, enveloppant le sujet dans un voile de secret et de déni.
Aujourd’hui, je suis un défenseur de la santé de la race et un conseiller génétique profane. Je me retrouve souvent au milieu de situations comme celle-ci. L’intimidation pour faire respecter le silence, la peur de s’exprimer, et l’incapacité de faire face à des faits, pour ne pas mentionner les mensonges manifestes, sont à mon avis les plus grands problèmes dont les éleveurs font face dans la tentative de contrôler la maladie génétique chez les chiens de race pure.
Il y a beaucoup de conditions pour laquelle la science a encore trop peu de réponses. Le coût des tests peut être prohibitif. Certaines maladies arrivent si tard dans la vie du chien qu’il aura déjà eu des chiots et peut-être même des petits-chiots. Tout cela fait pâle figure à côté de notre refus trop fréquent d’être honnête avec nous-mêmes et mutuellement.
Ceux d’entre nous qui se considère comme étant véritablement dédié à la préservation des chiens de race pure doivent faire une analyse objective du comportement humain qui entoure la maladie génétique canine et réaliser ce que cela fait, non seulement à nos chiens, mais à nous-mêmes.
Les Incorrigibles
Vous les connaissez tous. Ceux qui mettent le gain par-dessus tous les autres objectifs. « Ce n’est pas important, tant que le chien gagne » est leur mantra. Leurs chiens doivent gagner, de même pour la progéniture de leurs chiens, et malheur à celui qui essaie de bloquer leur chemin pendant qu’ils poursuivent encore plus de gloire pour la race – et personnelle.
L’éventail complet du comportement axé sur l’ego des Incorrigibles est au-delà de la portée et l’objet de cet article, mais il affecte clairement le contrôle de la maladie génétique. Si un problème génétique n’est pas évident, ils l’ignorent. Si ça peut être corrigé, ils le feront. S’il ne peut pas, ils emploient une variante sur « tuer, enterrer et taisez-vous », ou ils récupèrent leurs pertes en expédiant le chien très loin, de préférence à travers un océan ou deux. Si quelqu’un d’autre connaît le problème, l’Incorrigible va utiliser tous les moyens à sa disposition pour faire taire cette personne, en allant de menaces voilées et en étant une mauvaise langue jusqu’à des tactiques de tourment flagrantes et des menaces de poursuites judiciaires.
Rien ne peut être fait pour changer ces gens. Ils sont ce qu’ils sont et il est peu probable que tout acte d’homme ou de Dieu va modifier leur parcours. Cependant, le reste d’entre nous peut modifier notre comportement envers eux.
La manière la plus efficace concernant un tourmenteur est de refuser de se laisser tourmenter. Il est difficile de garder cela à l’esprit quand un Incorrigible vous menace de mort, de destruction et avec des avocats. Cela est particulièrement vrai si l’Incorrigible est un Grand Nom et vous n’êtes Personne (état dont l’Incorrigible n’oubliera pas de vous rappeler). Il va se rallier à ses parasites pour vous harceler et vous snober. Ça fait mal d’être traité comme cela, mais prenez une profonde respiration, donner un câlin à votre chien et rappelez-vous que les gens qui agissent de cette façon n’ont jamais été vos amis en premier lieu. Si l’Incorrigible est bouleversé, c’est son problème pas le vôtre.
Dans très peu de cas peut un Incorrigible vraiment vous faire quelque chose à part de tenter de vous rendre malheureux, mais si vous avez fait l’erreur d’entrer dans des accords contractuels avec une telle personne, ça serait bien d’obtenir un peu de conseils juridiques sur ce que vous pouvez ou ne pas pouvez faire dans la situation. Un gram d’aide d’un avocat à l’avance vaut 175 kilos d’avocat au tribunal. Vous pouvez constater que les menaces juridiques de l’Incorrigible sont sans fondement.
Une chose qui m’a toujours étonné par rapport aux Incorrigibles est le nombre de personnes qui vont parler entre eux pour dire qu’ils sont sans scrupules et impitoyable et pourtant ces mêmes personnes vont travailler avec eux sans un clin d’œil. Si une personne a une réputation d’être un crétin ou d’avoir une honnêteté douteuse, pourquoi travailler avec lui ? S’il a traité d’autres personnes mal, pourquoi pensez-vous que ce serait différent pour vous ?
« Ah, mais leurs chiens gagnent ! »
Si ceci est votre réplique, puis-je suggérer humblement que vous réévaluez vos priorités. Faites cela avec l’image fermement dans votre tête d’un enfant qui vient d’être informé que son chien bien-aimé doit être euthanasié parce qu’il a une maladie dévastatrice.
Le syndrome de l’autruche
Nous nous sommes formés à craindre la maladie génétique dans nos chiens. Plutôt que de l’aborder comme simplement un autre obstacle qu’un éleveur doit surmonter sur le chemin de la production de chiens de qualité, nous réagissons comme si nous avons attrapés une maladie socialement inacceptable. « Aimez-moi, aimez mon chien » devient « la maladie de mon chien, ma maladie ».
La première réaction normale de toute personne confrontée à une mauvaise situation est le déni : « Cela ne peut pas être en train d’arriver à moi ! » Mais cette phase devrait bientôt céder la place à des émotions mieux adaptées pour traiter le problème sous la main. Malheureusement, certaines personnes restent coincées au stade de déni. J’ai depuis longtemps appelé cela « le Syndrome de l’Autruche ».
L’Autruche trouvera de nombreuses excuses et de justifications pour ne pas effectuer des tests de dépistage. Elle promettra fidèlement qu’elle va les faire, mais elle négligera de les faire. Elle ne fera aucun effort pour assurer le suivi des indications que quelque chose a pu se produire dans un chien qu’elle a produit. Mais l’ignorance ne fait pas le bonheur de ceux qui ont des chiens en provenance d’une Autruche avec une maladie héréditaire dans ses lignées.
Un exemple du Syndrome de l’Autruche devenu maligne peut être trouvé dans ma propre race, le Berger Australien. L’épilepsie est un problème croissant. C’est une maladie difficile à diagnostiquer et bien d’autres choses que l’épilepsie peut provoquer des convulsions. Malheureusement, cela donne à une Autruche dédié pleins de marge de manœuvre. Il existe de nombreuses Autruches qui ont ou qui ont produit des Aussies épileptiques, mais les tests ne sont pas fait, elles ne coopèrent pas avec les projets de recherche en cours, et ce qui s’est « réellement » passé est que le chien a été frappé à la tête/empoissonné par du poison pour les fourmis/a eu un coup de chaleur et ainsi de suite. Apparemment, ces chiens frappent leurs têtes, mangent du poison et se surchauffent tous les trois à quatre semaines.
Une personne coincée dans le déni peut être difficile à déloger. Si vous connaissez quelqu’un qui montre des tendances d’Autruche, essayez de raisonner avec eux. Evitez un débat public sur le point faible de l’Autruche et ne soyez pas conflictuel ou accusant dans votre approche, car cela va probablement encourager l’Autruche à enfoncer encore plus sa tête dans le sable.
Toujours être à l’affut des tendances de l’Autruche en vous-même. Si une situation de santé arrive chez un de vos chiens, faites de votre mieux de mettre votre réaction émotionnelle de côté, pensez aux faits et consultez avec des vétérinaires ou d’autres personnes qui peuvent vous donner un aperçu factuel de la situation. Si vous vous dites, « Je ne peux pas faire face à cela » ou « ça ne peut pas être vrai », vous pouvez être sur le chemin de l’état de l’Autruche.
Encercler les Wagons et Curées en Cynégétique
La peur de la maladie génétique peut stimuler un comportement de groupe. Si quelqu’un fait quelque chose qui signale un problème génétique probable dans une lignée ou famille de chiens, les propriétaires et les éleveurs de ces chiens peuvent « encercler les wagons » pour repousser l’attaque perçue. Un front uni peut être un moyen de défense très efficace.
Parfois, les défenseurs seront des disciples d’un camp associé à un grand nom avec qui ils souhaitent gagner la faveur, mais le plus souvent ce sont des gens qui se sentent menacés par des nouvelles non sollicités et désagréable. Ce dernier est un exemple du Syndrome de l’Autruche en groupe, un peloton d’exécution pour le messager étant plus facile que de faire face à des faits. Des exemples plus pernicieux de comportement « encercler les wagons » comprennent des choses comme la suppression de résultats d’enquêtes de santé et l’étouffement ou carrément l’annulation d’articles informatifs dans des publications de clubs.
De temps en temps, une âme courageuse fera une déclaration très publique sur la maladie héréditaire chez des chiens spécifique. Souvent, cela se fait en plaçant une annonce avec une liste des noms et pedigrees des chiens atteints ou de les afficher sur un forum de discussion sur la race ou sur un site web. Des attaques hostiles privés et public suivent souvent, créant de curées en cynégétique dans les commentaires de l’article ou sur les forums.
J’ai déjà vu ce scénario se dérouler à plusieurs reprises dans ma propre race et j’ai entendu que cela se produit dans d’autres races. Les réactions négatives de personnes qui possèdent un apparenté du chien atteint n’est pas surprenant, mais même ceux qui qui n’ont aucun intérêt personnel dans l’affaire sentent parfois la nécessité de rejoindre l’attaque. Le confesseur public sera accusé de mensonges ou d’être mal informé, même s’il dispose d’une documentation vétérinaire approfondi sur la maladie. Parfois, la protestation dépasse l’entendement, comme dans une lettre au magazine de race dénonçant le confesseur parce qu’il avait placé un chien prouvé d’être porteur chez une famille !
La curée en cynégétique est ce qui décourage la plupart des gens autrement honnêtes de parler. Se défendre sous le choc de l’attaque publique et rancunier est difficile. Tout le monde n’a pas la force émotionnelle ou morale de le faire. Le confesseur peut se sentir isolé et très, très vulnérable. Cependant, un inversement de la technique « d’encercler les wagons » peut aider.
Dans la plupart des cas, si votre chien développe une maladie héréditaire vous ne serez pas la seule personne à qui cela est arrivé. Il y a un certain nombre d’années, l’Anomalie de l’œil de Colley été un sujet brûlant parmi les gens du Berger Australien. Un groupe d’éleveurs avec des chiens atteints se sont rendu publique ensemble, en plaçant une annonce dans l’Aussie Times listant leurs noms et les noms de leurs chiens atteints. Ils ont fait un suivi quelques mois plus tard après avoir mis en place un programme de mariages test avec des apparentés indemne et non atteint. Les commentaires publics été positif, mais le silence dans certains quartiers était assourdissant pour ceux au courant. En s’unissant publiquement, ils ont évité la curée en cynégétique qu’avaient reçue les confesseurs antérieurs de l’AOC.
Les chiens d’occasion de Sam l’Honnête
Il fut un temps où les maladies sexuellement transmissibles n’étaient pas discutées dans la bonne société. Parfois, il semble que la maladie génétique canine est toujours là. Les gens vont discuter longuement sur la minutie de la couleur du poil, vont condamner des « fautes » purement esthétiques, et en même temps refuser de discuter d’autres situations génétiques qui ont un impact évident sur la santé et la solidité du chien.
Plus d’une personne cherchant ma contribution a déploré son incapacité à obtenir des informations utiles sur les maladies héréditaires de personnes à qui il voulait acheter un chien ou d’étalons qu’il envisagait d’utiliser. Comme il n’existe pas de lignée génétiquement « propre » à 100%, ces clients potentiels sont justifiés dans leur frustration.
Pensez au processus de l’achat d’une voiture. Vous aimez son aspect physique et vous avez lu beaucoup sur ses triomphes de performance. Vous pouvez même avoir fait un tours dedans et été impressionné par la façon qu’elle se conduit. Mais quand vous demandez au vendeur l’historique, il ne connaît rien et jure que ce n’est pas nécessaire à savoir tant qu’il y a eu une rotation des pneus et une vidange. Vous décidez de faire un peu de recherche indépendante avant de vous engager, mais des rapports de consommateur pour ce véhicule n’existent pas. Vous ne pouvez même pas en trouver sur d’autres véhicules du même constructeur. En fait, vous ne pouvez rien trouver à part des avis promotionnels brillants de l’historique du constructeur, habituellement générés par du personnel marketing interne.
Les transactions chez les chiens peuvent vous laisser avec la même expérience. Il est très difficile pour un nouveau venu qui n’a pas de lien ou cadre de référence, mais même les plus expérimentés peuvent se trouver pataugeant dans une mer de non-information. Alors que les actions des autres à cet égard sont hors de votre contrôle, comment comportez-vous quand vous êtes le « vendeur de voitures » ?
Après quelques années de mon expérience avec la dysplasie des hanches de Patte, j’ai décidé que je n’allais pas mentir. Lors de mes discussions par rapport à mes chiens avec d’autres personnes, tant dans le processus de faire des affaires et dans des conversations détendues, j’étais franche sur le problème de Patte. Et j’ai certainement apprécié les éleveurs qui étaient ouverts avec moi sur les faiblesses ainsi que les points forts de leurs chiens.
Nous devons tous faire preuve de la force de caractère pour sortir la maladie génétique du placard. Soyez prêt à dire : « Quand j’ai fait ce mariage, j’ai eu ce souci avec deux sur six chiots ». Aucun éleveur ne peut faire de bons choix lorsque les faits sont cachés. Si des problèmes surviennent, la faute réside chez la personne qui a négligée d’informer l’éleveur du potentiel.
Il y aurait beaucoup moins de problèmes avec les maladies héréditaires si tout le monde les abordait avec la même attitude que nous prenons avec des défauts de conformation ou de performance. Ces problèmes sont discutés ouvertement à grande longueur. Les éleveurs informés savent que s’ils font des mariages avec cet élevage ils pourront perdre une certaine intensité dans lors de concours sportifs ou faire ressortir des grassets droits qui se cachent dans l’historique de leurs propres chiens. Ceci peut être mis en balance avec les attributs positifs que cet élevage peut leur apporter. La maladie génétique devrait être un livre ouvert similaire.
Le Visage dans le Miroir
En fin de compte, la responsabilité pour contrôler la maladie génétique appartient à chacun d’entre nous, individuellement. Je détestais vivre un mensonge à l’égard de la dysplasie des hanches de Patte. J’ai finalement réalisé que si je voulais être capable de me regarder dans les yeux quand je croisais un miroir, il fallait que j’arrête de mentir par rapport à ce sujet.
Mettez-vous carrément en face de ce miroir et demandez : « Suis-je dans le déni ? Ai-je fait quelque chose pour me liguer contre ceux qui ont été franc au sujet des problèmes génétiques ? Ai-je fait quelque chose pour aider et encourager un Incorrigible ? Ai-je commis des « péchés d’omission » pendant mes transactions avec mes collègues éleveurs ? »
Seulement vous et le visage dans le miroir peuvent connaître les véritables réponses à ces questions. Seulement vous savez si le visage que vous voyez est celle d’un ami ou un ennemi dans la lutte contre la maladie génétique canine.